Vandières: Pourquoi je voterai « Non »

Dimanche 1er février, les Lorrains sont appelé aux urnes pour répondre à une consultation organisée par le Conseil régional de Lorraine.

Voici ladite question :

« La gare d’interconnexion TGV-TER de Vandières, dont la construction a été reconnue d’utilité publique en 2011 par décret, peut être réalisée sans être supportée par une contribution nouvelle des collectivités publiques. Compte tenu de cette possibilité sur le plan financier, pensez-vous que le Conseil Régional de Lorraine puisse s’engager dans sa réalisation et dans la transformation de Louvigny en gare de fret TGV ? ».

Le Conseil général a choisi une tournure compliquée pour une question simple : Sommes-nous d’accord pour abandonner la gare Lorraine TGV actuellement située à Louvigny, pour la remplacer par une gare nouvelle qui serait construite à Vandières quelques kilomètres plus loin.

Ma réponse sera NON et je vous explique pourquoi.

Vandières, un emplacement de bon sens

Situer la gare TGV de Lorraine à Vandières pourrait apparaître comme du bon sens.

Il s’agit en effet de l’intersection entre les voies de TER et les voies de la grande vitesse Est. Cela permettrait donc de se rentre à cette gare en TER pour pouvoir ensuite rejoindre Roissy, ou le reste de la France.

J’aurais même préféré que la gare soit située sur le site de l’aéroport Metz-Nancy pour créer une plateforme de transport pour nous permettre de rejoindre la France et l’étranger facilement.
Il paraît que la SNCF avait refusé cette option.

Je ne comprends cependant pas pourquoi on déplace une gare 8 ans après l’inauguration de la ligne TGV Est. On savait que Louvigny, l’emplacement actuel n’était pas l’emplacement idéal.

Cette consultation arrive donc une dizaine d’années trop tard.

De nombreux arguments me feront voter contre la gare de Vandières.

Un coût très important en période de crise

Le coût des travaux est estimé à 120 millions d’euros, après avoir été estimé dans un premier temps à 80 millions d’euros. Mais il y a évidemment de grandes chances qu’à la fin le cout soit encore plus important comme c’est souvent le cas lorsque l’on fait des travaux.

On nous dit donc qu’il n’y aurait « pas de contribution nouvelle des collectivités » (La région, les 4 départements) mais c’est le cas pour le moment seulement. Sachant que si les collectivités devaient contribuer davantage, cela voudrait dire qu’elles devront trouver des fonds, et donc, très certainement augmenter nos impôts.

En période de crise, alors que les Lorrains comme tous les Français se serrent la ceinture, je ne pense pas que « déplacer » la gare soit une priorité.

Une consultation à 300 000 € plutôt qu’un référendum local

La Région Lorraine présidée par J-P Masseret (PS), choisit d’organiser une consultation plutôt qu’un référendum local comme ça aurait été possible.

La valeur de la consultation est indicative, la Région pourrait donc passer outre une réponse négative de la part des Lorrains.

On nous demande donc notre avis, sachant qu’ils ne sont pas obligés d’en tenir compte, et dépensent pour cela environ 300 000 euros des contribuables pour cela.

Pourquoi ne pas avoir couplé ce scrutin aux élections départementales prévues fin mars ? Le projet étant dans les cartons depuis des années, nous n’étions pas à 2 mois près.

Louvigny gare de fret TGV : Mensonge

Pour tenter de nous convaincre, la région nous explique que la gare actuelle de Louvigny serait reconvertie en gare de fret TGV. C’est une illusion.

Le fret TGV n’existe pas. Seule la poste transportait le courrier en TGV mais a décidé d’y mettre fin en 2015.

Dans son courrier de soutien à Vandières daté du 6 janvier, le président de la SNCF Guillaume Pepy n’évoque absolument pas cette possibilité de reconversion en fret.

Je pense qu’on se dirigerait donc vers un abandon pur et simple de la gare de Louvigny qui aurait perdu son utilité, 8 ans seulement après son inauguration. A combien se chiffrerait le cout de démolition de cette gare qui sera devenue inutile ?

Une consultation Lorraine à l’heure de la grande région

La consultation est organisée à l’échelle de la Lorraine. Je trouve cela particulièrement étrange alors que la réforme territoriale vient d’être votée et que la Lorraine fusionne avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne.
Ces collectivités sont peut être moins concernées que nous, mais dans 6 mois elles seront solidaires financièrement de cette gare, qu’on leur aura imposée sans aucun dialogue préalable.

La gare de Vandières n’est pas une question de couleur politique puisque l’on retrouve des soutiens et des opposants à cette gare dans tous les partis politiques.
Je pense qu’il s’agit d’un sujet de conviction personnelle. Chacun doit se faire son opinion sur ce sujet régional.
Ma conviction est faite, je voterai contre le 1er février prochain.

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4 réflexions sur “Vandières: Pourquoi je voterai « Non »

  1. Malgré que cette prose soit symptomatique des « antis-Vandières » (peu d’arguments de fond ni techniques, et donc réduction aux arguments financiers), force est de reconnaître, de par l’absence d’affirmations mensongères récurrentes et de vocabulaire populiste, que vous appartenez aux « antis » malgré-tout soucieux de ne pas raconter trop de bêtises. Sous-variété suffisamment rare pour que ce soit souligné.

    Toutefois, j’aurais une réaction particulière pour le dernier paragraphe. D’une part, c’est improbable que l’ALCA soit solicitée dans son ensemble pour financer Vandières, cet investissement ayant été d’ores et déjà été budgétisé par la Lorraine. Et quand bien même ce serait le cas, ce ne serait pas déconnant et voilà pourquoi. Rappelons que la LGV-Est a été financée – entre-autre – par les 3 régions provinciales qu’elle traverse. Soit Ch-A, Lorraine et Alsace. En intégralité, y compris donc pour la seconde phase actuellement en construction, alors que cette dernière, isolée de la première, n’intéresse concrètement que les Alsaciens. Donc quand bien même ce serait l’ensemble de l’ALCA qui est solicitée au final pour Vandières, ça ne serait qu’un juste retour des choses.

    • -La gare Lorraine TGV dessert principalement quelques villes de provinces, l’aéroport de Roissy et quelques villes européennes. La majorité des personnes qui utilisent ces trains se rendent principalement dans les grandes villes de province. Or la majorité des utilisateurs du train qui souhaitent se rendre dans ces villes passent par Paris, car pour un temps de transport identique, la fréquence est beaucoup plus élevée.

      -Les lignes du TGV-EST sont déficitaires notamment les lignes inter-provinces (Strasbourg vers Nantes, Bordeaux ou Lille) dont les trains peinent à se remplir. Ce déficit devrait se creuser dans les prochaines années pour deux raisons :
      augmentation des vols low cost au départ de Strasbourg captant la clientèle du train car les prix sont moindres,
      dérégulation du transport routier de voyageurs (la loi Macron) qui permettra l’essor de lignes de bus entre les villes de provinces pour des tarifs très faibles.

      Il est donc probable à terme que les lignes du TGV-EST inter-provinces soient stoppées réduisant l’utilisation des deux gares (Vandières et Louvigny) au néant.

      -La gare de Vandières, tout comme celle de Louvigny n’a aucun intérêt pour grand nombre de Lorrains qui ne l’utilisent jamais. Par exemple, La majorité des habitants de Neufchâteau dans les Vosges prennent le train à Chaumont pour se rendre à Paris et éventuellement reprendre un train vers d’autres destinations (Chaumont-Paris, 1 train toutes les heures pour 26€ l’aller simple contre 1 train toutes les 2 heures pour 70-100 € l’aller simple de Nancy) .

      La présence ou l’absence d’une gare d’interconnexion n’a donc aucun impact sur les transport des Lorrains souhaitant se rendre dans les grandes villes de provinces ou vers l’aéroport de Roissy.

      Est-il raisonnable d’investir 120 millions d’euros (minimum) pour un gare qui risque d’être condamné peut être avant même sa finition ? La réponse est NON

  2. Vandières est un débat passionné et passionnant.
    Le problème, c’est qu’il ne sert à rien, la bonne décision aurait du être prise il y a 10 ans.
    Mr Pradier a raison et argumente avec brio. Vandières est une tarte à la crème que l’on se jette à la tête et de ce temps là on oublie de parler des vrais problèmes d’ACTUALITE, A31, emploi….
    Vandières c’est le passé, que vous votiez oui ou non, cela ne changera pas grand chose, il s’agit d’une simple consultation. Un pied de nez à la vraie démocratie.

  3. Pingback: Vandières : A Saxon-Sion, c’est « Non  | «En Direct du Saintois

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